Pour réaliser cette série, j’ai déambulé dans les couloirs de la gare souterraine de La Défense, plus grand quartier d’affaires d’Europe. Plus de 30 millions de personnes par an empruntent les quais, les couloirs et les escaliers de cette gare.
Dans ce projet, j’ai voulu faire apparaître et accentuer ce que « nous fait » la traversée de ce lieu, et au-delà, ce que nous fait la traversée de ces multiples lieux de passages qui jalonnent nos vies dans les grandes villes.
Pour cela, j’ai utilisé une technique de pose longue. Cela m’a permis de faire apparaître directement sur les images les traces habituellement invisibles que laissent sur nous les éléments qui composent ce type de lieu. Ainsi, j’ai pu « matérialiser » les lumières omniprésentes, les espaces alambiqués qui perturbent nos sens, tantôt gigantesques tantôt réduits, les escaliers montants, descendants, les murs froids… mais aussi les autres personnes qui arpentent ces lieux, ces autres personnes qui ressemblent à des silhouettes, des ombres, et que nous croisons comme des alter égo en errance.
De fait, lorsque nous parcourons un lieu tel que cette gare de La Défense, on n’en ressort pas sans une certaine sensation particulière, celle d’avoir traversé un « milieu hostile ». Nos corps sont éprouvés, nos sensations perturbées, notre humanité questionnée.
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